L’Europe est à la dérive, sans vision ni volonté politique, au moment même où la guerre est revenue sur notre continent. Au moment aussi où les USA et la Chine engagent une bataille sans merci pour le leadership mondial et où le reste de la planète conteste irrémédiablement l’ordre mondial imposé par l’occident après 1945 et les décolonisations. En 1989, on nous annonçait « la fin de l’Histoire ». En réalité, nous assistons en spectateur à la fin du monde du XXème siècle sans avoir ni la lucidité, ni la courage, de nous inscrire dans celui qui est en train de naître, sans vouloir le dessiner, y peser pour y défendre nos intérêts et notre liberté.
La planète menace de devenir invivable sous l’effet de l’intensification des activités humaines depuis la révolution industrielle. Le réchauffement climatique, l’effondrement de la bio diversité, la raréfaction de l’eau, comme les catastrophes naturelles qui se multiplient mettent l’humanité devant le plus grand défi que l’homme ait eu à affronter dans son histoire. Celui-ci se résume en des questions simples. Comment les révolutions technologiques qui nous ont permis de nous libérer de contraintes naturelles millénaires peuvent-elles désormais nous permettre de préserver et restaurer la même nature, dont notre survie dépend? Quelle gouvernance pour conduire les transitions de modèles de production, de consommation, de déplacements et d’habitation? Quels rééquilibrages économiques et sociaux, quelle répartition des efforts sont ils possibles?
Partout, les démocraties occidentales, habituées depuis plus d’un siècle à être en compétition avec des dictatures extérieures, sont désormais menacées également (et plus gravement) de l’intérieur par la concurrence d’idéologies totalitaires. L’apparition de classes moyennes, grâce à l’innovation technologique, a été la source et le vecteur de la propagation de l’idéal démocratique. La mondialisation économique, par des excès de compétition sauvage et l’absence de règles équitables, a quasiment fait disparaître ces classes moyennes, menaçant par la même les fragiles édifices démocratiques. La presse, les médias, qui avaient contribué à l’avènement des démocraties, ont évolué vers un business économique qui n’en font plus un rempart contre ces idéologies; quand il n’en fait pas les complices involontaires et aveugles. La sauvegarde de nos démocraties nous impose de changer de modèle économique et social pour redonner au plus grand nombre l’espoir de progresser dans sa vie.
Aucun de ces trois défis capitaux d’un monde nouveau ne pourra être surmonté avec les recettes d’hier. Il va falloir inventer, assumer et conduire des RUPTURES majeures avec tout ce que nous connaissons, avec nos habitudes et nos certitudes. C’est aussi vrai dans la place que nous nous assignons dans le monde, dans nos modèles de développement que dans notre façon d’organiser notre vie en société.
Notre ambition est de vous inviter à des réflexions décalées et ambitieuses, libre de toute contrainte électorale, à distance des « actualités » qui ne focalisent que sur les détails pour tenter de rentrer au fond des choses, de nos dysfonctionnements, parfois de nos errements.
Notre volonté et notre espoir est d’insuffler de la rationalité et du courage dans un temps où les passions et les renoncements menacent de nous emporter vers le pire.
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