Les JOP, une parenthèse enchantée qui en dit tant sur la France.
Par L. DE RUBEMPRÈ
Publié le 1 Oct, 2024
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Qui aurait rêvé d’un été national comme la France vient d’en vivre ?

Depuis des années, le « JOP Bashing » était devenu un sport national. De tous bords, de tous milieux, dans tous les médias, on entendait notre immense scepticisme sur notre capacité à être prêt à temps, à accueillir le monde, sur la sécurité, sur l’organisation, sur les sites olympiques, sur le nombre de bénévoles possibles, etc…

Bien avant les médailles de Léon MARCHAND et Teddy RINER, nous étions en train de gagner les olympiades du doute sur nous-mêmes ! Quant aux extrêmes gauche et droite, elles ne faisaient pas que prédire le naufrage, elles l’espéraient pour s’en nourrir.

Et Tony ESTANGUET et sa bande leur ont envoyé une grande claque dans le visage, en même temps que cela devrait nous mettre un coup de pied aux fesses !

Car, c’est le premier enseignement de ces jeux, nous avons une invraisemblable propension à douter de nous-mêmes, à nous enterrer vivants avant même d’avoir commencé à essayer. Une véritable maladie nationale de de siècle.

Et ce n’est hélas pas propre à cet évènement. On le retrouve quotidiennement dans l’économie, le social, l’éducation et naturellement dans la politique. Qui plus est, toujours vendre des trains qui ne sont pas censés arrivés à l’heure alimente les profits d’un business model médiatique qui nuit désormais à une société démocratique.

Dans la France de 2024, toute personne, tout groupe, qui veut essayer de réussir de grandes choses doit d’abord se heurter aux sceptiques et aux fainéants de la pensée. Ils sont nombreux, médiatiquement puissants, et partagent une sorte de jouissance négativiste qui, seule, leur parait les sortir de leur médiocrité.

Mais la preuve est une fois de plus faite, que finalement bien que les chiens aboyaient, la caravane est admirablement passée.

Leur puissance n’est donc que d’apparence, car un groupe déterminé peut réussir contre les frileux et malgré les jaloux.

Par ailleurs, les résultats sportifs nous ont montré qu’il nous est possible de réussir à performer bien que nous ne soyons qu’une petite Nation sportive. Et alors même que rien dans le système éducatif ne favorise la pratique du sport par nos jeunes. En France, on vous prépare plus à être un supporter qu’un pratiquant. Mais, et c’est un hommage qu’il faut rendre à nos dirigeants politiques et sportifs, en choisissant de soutenir des sportifs sur le temps longs, en y mettant des moyens financiers et humains comme jamais auparavant, en acceptant de se concentrer sur ceux qui avaient le plus de potentiels, la France a su sortir du lot en emportant un nombre de trophées historique.

C’est le second enseignement qu’on peut tirer de ces jeux. Quand nous parvenons à nous extirper de la dictature de l’instant, du besoin de faire du buzz, de cette folie qui voudrait chaque jour qu’on produise des résultats sans délai et sans effort, juste pour satisfaire l’opinion publique ; nous savons réussir.

Les victoires de nos athlètes aux jeux ne sont pas nées cette folle soirée à la piscine de Nanterre quand Léon MARCHAND réalise en or un double exploit historique. Pas plus lorsque Teddy RINER réussit une troisième fois à rester au sommet de l’Olympe en 16 ans. Ces victoires qui illuminèrent notre ciel d’été comme des étoiles filantes, n’étaient pas des étoiles filantes.

Elles viennent de très loin, de milliers de jours d’efforts, de sacrifices, de discipline, d’abnégation et de volonté. Elles devraient réhabiliter chez nous l’envie d’accepter que tout succès a un prix, qu’il dépend toujours d’un collectif partageant un objectif commun, et que rien n’est insurmontable pour ceux qui veulent vraiment.

La gloire qu’ont connu nos champions, nos aînés la connaissaient aussi lorsque la France étaient une des plus grandes puissances à force de labeur, de courage et constance dans les efforts fournis.

Enfin, la France a offert un visage formidable au monde entier, une vraie page de publicité comme nous n’en n’avions pas eu depuis longtemps. Cérémonie d’ouverture hors norme, mise en valeur de notre patrimoine sur les sites olympiques, efficacité de l’organisation et de la sécurité, rien n’a manqué à ce beau succès.

Mais là n’est pas le plus étonnamment spectaculaire !

Ces jeux se sont ouverts le 26 Juillet. Moins de trois semaines avant, pendant la campagne des législatives, notre peuple se déchirait, les familles se divisaient, l’ambiance devenait tendue au travail tant nos concitoyens sont violemment divisés sur leur vision de notre avenir. On ne se parlait plus, on se soupçonnait, on se critiquait, on s’engueulait.

Et tout à coup, en quelques heures nous sommes (provisoirement mais formidablement) redevenus le vrai peuple Français. Un peuple enthousiaste, accueillant (ce que nous sommes rarement), partageant et vibrant aux mêmes émotions. Un peuple se découvrant du bonheur commun, de la force et de la fierté de ce que nous sommes et qui nous dépasse, de cette histoire que nos monuments rappelaient, de notre qualité de vie à la française, de notre envie de manger la vie à pleines dents !

Et ce devrait être le principal enseignement des JOP sur ce que nous sommes vraiment.

Tout au long de notre histoire depuis la Gaule jusqu’à De Gaulle, nous sommes un peuple de taille moyenne qui n’est heureux que quand il devient plus grand qu’il ne l’est réellement. Et il ne devient plus grand que sa réalité, et capable de se surpasser au-delà de l’imaginable quand il est conduit par de grands dirigeants ou de grands évènements.

Mais il est effroyablement malheureux, divisés et en danger dès qu’il est dirigé par des gens petits et étroits, sans vision du collectif et du temps long comme c’est notre cas depuis trop longtemps.

La France continue d’avoir des ressorts et des potentiels extraordinaires, comme peu de pays pourraient en espérer. Mais la baisse générale du niveau des responsables politiques depuis 20 ans, est la principale raison qui interdit à nos forces de s’exprimer pour construire un bel avenir commun.

Comme le disait Sylvain TESSON, « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. » Il y a bien des raisons pour des millions de Français pour se croire en enfer. Abandon de l’autorité, de la santé, de l’égalité des chances, de la récompense du mérité, de valeurs républicaines, du sens de l’équité dans les efforts et les richesses, sont autant de maux qui minent notre société. Mais aucun d’entre eux n’est insurmontable à la France, quand nous savons nous réunir, partager un chemin commun et prendre le temps d’en atteindre le bout. Quand ce jour viendra, comme lors de cette grande fête d’été, le peuple français redeviendra lui-même : heureux, fier et plus grand que lui-même.

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L. DE RUBEMPRÈ
Editorialiste Libre!

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