Il faut supprimer l’espace Schengen .
Le monde a changé. Signé en 1985, il y a 40 ans , l’accord de Schengen prévoyait une espèce de libre circulation des personnes entre la France, l’Allemagne et le Benelux.
Depuis le 1er janvier 2025 c’est une jolie passoire incluant 29 États dont désormais la Roumanie et la Bulgarie.
Menace terroriste islamique, problématiques migratoires aiguës, lutte contre les narco-trafics, disparités des législations et des moyens de contrôle… Qui peut croire que l’absence de contrôle aux frontières d’un espace de 29 États aussi divers qu’inégaux face à ces défis, représente un atout plutôt qu’un handicap?
L’espace Schengen est un boulet au pied des États.
À tel point qu’un pays comme l’Allemagne a rétabli, par dérogation temporaire, prévue dans le cadre des accords de Schengen, ses contrôles à ses frontières nationales
Comment croire que l’on peut mener efficacement une politique de lutte contre l’immigration clandestine quand la politique des visas est européenne et la politique de reconduite à la frontière nationale ? Comment gérer les migrations si nous n’avons pas une législation unique et une police commune pour l’appliquer?
Nous voyons à travers les polémiques actuelles concernant la reconduite dans son pays d’origine , l’Algerie, d’un influenceur prônant la haine de la France, combien cette question du retour est d’abord et avant tout un sujet national et bilatéral entre deux États.
De même la politique de maîtrise migratoire ou d’immigration choisie actuellement en débat dans notre pays est en contradiction totale avec « l’esprit » Schengen.
Face aux menaces du terrorisme et des narco-trafics, dont les liens ne sont d’ailleurs plus à démontrer , les États de l’espace Schengen tentent de mener des stratégies qui ne sont pas coordonnées.
Et donc leur efficacité se fracasse sur la facilité qu’ont les mafias et les organisations criminelles à faire circuler les hommes et les marchandises, sans que les États puissent les contrôler.
La philosophie qui présidait aux accords de Schengen, il y a 40 ans, apparaît totalement déconnectée et désuète dans le monde d’aujourd’hui et face aux aspirations des citoyens. Nos lois actuelles défendent, contraintes et forcées, la libre-circulation plutôt que la frontière , l’abaissement de la garde plutôt que le contrôle, la dérégulation échevelée plutôt que la re-régulation..
Les accords de Schengen faisaient la promesse – qui c’est bien connu n’engage que ceux qui la reçoivent – de contrôles renforcés aux frontières extérieures de la zone de libre circulation. À cinq c’était déjà d’une inefficacité improbable sans lois et gardes frontières communs.
À 29 États c’est une douce utopie que raillent les réseaux de passeurs clandestins , les mafias et les organisations criminelles.
La France connaît, en matière de lutte contre l’immigration clandestine, un autre défi qu’alimente la libre circulation et l’absence de contrôle aux frontières de l’espace Schengen.
C’est celui du drame humanitaire, du fiasco sécuritaire et de l’échec de la lutte contre l’immigration clandestine que représente la situation à Calais. Sur la côte d’opale et dans l’espace frontière de la manche entre notre pays et le Royaume-Uni, là aussi la désuétude des accords, dits “du Touquet” en 2003 (même amendés ceux de Sandhurst de 2018) apparaît flagrante.
Le monde a changé.
Il serait temps de s’en rendre compte et de substituer la lucidité à la naïveté. Supprimer l’espace Schengen et rétablir les contrôles aux frontières, tout en coordonnant les politiques de maîtrise de l’immigration et de lutte contre l’immigration clandestine au niveau de l’Union européenne, est une priorité. L’UE serait d’ailleurs bien inspirée de soutenir ses États membres dans leur négociations avec les pays, dits de retour, pour les contraindre à accepter leurs ressortissants clandestins en Europe.
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