La France n’en finit plus de subir les affres de la dissolution de 2024, décidée sous le coup d’une vexation égotique d’un Président irresponsable, suite au score de ses amis aux élections européennes.

Faute d’avoir accepté de nommer d’emblée un Premier Ministre issu d’une gauche arrivée en tête, et qui prétendait avoir gagné les élections, il s’est privé de pouvoir faire la preuve du contraire. Car la NUPES n’avait rien gagné du tout. Avec 192 sièges à l’Assemblée, elle a face à elle 385 députés (plus d double) qui n’accepteraient à aucun prix le programme NUPES dicté par LFI. Mais en laissant perdurer ce mensonge, il a laissé la gauche de Gouvernement prisonnière du chantage qu’exerce LFI sur elle, l’empêchant de pouvoir accepter de vrais compromis.

Faute d’avoir accepté de s’ouvrir, dés 2022, à des compromis avec la droite, le centre et les socialistes, il a placé ses partisans dans une seringue intenable, les enjoignant d’appliquer son programme alors même que les Français ne leur en avait pas donné mandat. Les résultats ne s’est pas fait prier. D’une part avec la crise de la réforme des retraites, qui laisse une fracture sociale et démocratique encore aujourd’hui. D’autre part, avec la perte de près de 100 de Députés macronistes en 2024 bien qu’ils aient bénéficié du front anti RN. Les Français sanctionnant par là le refus de prendre en compte le mandat qu’ils avaient donné, à savoir négocier, discuter et trouver des compromis.

Enfin faute d’avoir accepté de lâcher le pouvoir que les Français ont encore refusé de lui confier en 2024, il a enfoncé la Vème République dans des « combinazione » version IVème, plongeant la France dans deux crises budgétaires se traduisant par des chutes gouvernementales à répétition.

Et nous en atteignons le paroxysme avec un Premier Ministre démissionnaire sitôt son Gouvernement publié, puis renommé moins d’une semaine après pour présenter un budget inchangé. Tout cela, sur une base parlementaire considérablement rétrécie puisqu’au moins deux partis du fameux « socle commun » choisissent le « soutien » sans participation, que le Président du parti macroniste lui demande de lâcher le pouvoir et que celui qui fût son 1er Premier Ministre l’invite à démissionner.

L’effarement et l’écœurement des Français n’a alors d’égal que l’effondrement d’un pouvoir dont les acteurs se montrent indignes.

A l’heure où l’économie européenne vacille sous les coups de boutoir des taxes trumpistes et l’invasion en parallèle de produits chinois dopés au dumping social et environnemental, la France est muette pendant que la Commission Européenne est inerte, voire soumise.

A l’heure où nos finances publiques ne sont plus contrôlées, décrédibilisées et sans visibilité, nos collectivités comme nos entreprises sont paralysées par toutes les incertitudes qui pèsent sur l’année prochaine, plombant ainsi lourdement notre économie.

A l’heure où l’Espagne et l’Italie progressent rapidement, la France s’enfonce lentement dans la dette et la crise politique. Triste retournement de situation.

Des menaces militaires s’accentuent sur nous. Les services de renseignements de toute l’Europe alertent sur la volonté russe d’affronter l’OTAN en Europe dans les cinq ans à venir. Et nous débattons de la réforme des retraites au lieu de nous réarmer…

La révolution industrielle majeure de l’intelligence artificielle est en cours avec d’énormes enjeux en termes de souveraineté et d’emplois. La maîtrise de ces technologies conditionnera aussi bien notre indépendance, notre création de richesses que notre modèle social par les bouleversements du monde du travail. Mais nous nous écharpons sur la taxe Zucman… Celle-là même qui tuerait dans l’œuf les entreprises françaises de la Tech en taxant une richesse théorique qui n’a pas encore de monnaie sonnante et trébuchante en banque.

Nous sommes le pays où on paye le plus d’impôts au monde. Mais nos services publics essentiels (police, justice, santé, éducation, défense) n’ont jamais été en si mauvais état, comme chaque français le voit dans son quotidien. Notre niveau éducatif continue de reculer alors que le monde à venir sera dominé par les peuples les mieux formés. Mais on ne change rien. La France n’a jamais compté autant de familles mal ou pas logées mais rien n’est fait pour relancer la construction. La liste sera hélas trop longue des carences et des rendez-vous ratés des deux quinquennats macronistes. Avec en prime une dette qui a explosé au point de menacer de nous étrangler.

Ce Président a rendu la France ingouvernable à un moment critique de notre histoire. Et c’est de sa seule responsabilité.

Seule l’élection d’un nouveau Président de la République (quelqu’il soit) pourrait ouvrir un nouveau cycle et ouvrir un chemin. Car la France fonctionne ainsi par catharsis présidentielle. Et le plus tôt sera le mieux.